Elle travaille partout en France grâce à ses solutions innovantes d’assainissement écologique en milieu urbain. Créée en 2015 à Montpellier, Ecosec a développé une gamme de toilettes sèches et de composteurs qui rencontrent un réel succès.
Forte de dix salarié.e.s pour un chiffre d’affaires de 600 000 €, la jeune entreprise a notamment pour clients la ville de Paris, celle de Lyon, des organisateurs de festival ou de grands événements. Et, en partenariat avec la Métropole de Montpellier,
ACM Habitat et
Les Petits Débrouillards, elle a développé
un module expérimental de climatiseur végétal irrigué aux eaux de douche hygiénisées, dans le cadre d’un projet collaboratif qui lui tient à cœur :
Cycloasis, un programme pour refroidir la ville et les immeubles grâce à la végétalisation.
Une société productive comme une autre ? Pas tout à fait. Ecosec est une
SCOP (société coopérative et participative) où les employé.e.s comme le gérant perçoivent exactement le même salaire.
« Je voulais que mon entreprise réponde à mes valeurs et à mes seuls besoins », explique Benjamin Clouet, son créateur et gérant, un ingénieur en génie civil qui a au cours de sa carrière travaillé dans des grands groupes, Bouygues comme Vinci.
Performante et engagée sur le plan sociétal et environnemental, Ecosec est de ce fait un exemple emblématique du secteur de
l’ESS, l’économie sociale et solidaire, dont
les valeurs reposent sur l’intérêt général, une gouvernance démocratique, une lucrativité limitée, une libre adhésion, un ancrage local adapté aux besoins du territoire et de ses habitants…
Né de la volonté de construire une société plus solidaire et plus participative, le secteur de l’ESS regroupe des structures économiques construites sur un autre mode d’entreprendre : les associations, les coopératives, les mutuelles, les fondations et également des entreprises commerciales qui inscrivent une démarche ESS dans leurs statuts. Certaines d’entre elles sont issues de la tech et des startups.
Rien que dans la métropole de Montpellier,
Boost, un logisticien e-commerce éthique et responsable,
Hygie Sphère, un spécialiste du nettoyage écologique, le
Drive de l’Artisan, une plateforme d’achat et de vente de matériaux réutilisables, et même des sociétés relevant des
Industries Culturelles et Créatives (ICC) à l’instar de
Nobody Studio et des
Fées Spéciales.
Cette diversité fait de la métropole de Montpellier un territoire où l’ESS fait preuve d’une belle vitalité. Ce d’autant plus que les structures et entreprises qui en relèvent ont aussi souvent mieux traversé la crise sanitaire grâce entre autres, aux
réserves obligatoires, impartageables, qu’elles doivent constituer, mais surtout grâce à leur capacité à pouvoir apporter rapidement des réponses aux besoins de la société.
Dans la métropole de Montpellier, le secteur se développe. Il y concentre 12.7 % de ses emplois créés en région, souligne
la CRESS Occitanie dans l’édition 2021 de son observatoire régional de l’Économie Sociale et Solidaire. Ce qui représente 2 232 établissements employeurs, 26 364 salariés (ou 20 909 équivalents temps plein), soit 12 % de l’emploi total et 17,5% des emplois privés de la métropole de Montpellier.
C’est que le secteur trouve, en plus d’un terreau favorable, une volonté politique.
« La ville et la Métropole de Montpellier ont l’ambition de bâtir un territoire solidaire, inspirant, innovant et vertueux, qui participe activement à la transition écologique, énergétique et solidaire. Dans ce contexte, les valeurs de l’ESS entrent en résonnance avec les nôtres, en cela qu’elles concilient utilité sociale, gouvernance démocratique, dynamisme entrepreneurial et engagement écologique », observe Caroline Dufoix, la conseillère municipale chargée de l’ESS et de la résorption de l’habitat indigne.
Cela se concrétise par, notamment, un
appui apporté aux têtes de réseau et structures d’aide à la création et au développement d’entreprises et de structures de l’ESS. Ville et Métropole de Montpellier soutiennent également les structures d’accompagnement des publics en insertion, ainsi que des initiatives au cœur des quartiers, comme la création d'épiceries sociales et solidaires, ainsi que toute démarche visant à créer des passerelles avec le monde économique.
Consciente que la commande publique est un véritable levier, la Métropole de Montpellier soutient
Coventis, le salon d’affaires et d’achats socialement responsables. En outre, après avoir développé une
plateforme collaborative dédiée aux clauses sociales, la Métropole de Montpellier et la ville élaborent en interne
un schéma de promotion des achats publics socialement et écologiquement responsables (Spaser). Elle veille aussi à soutenir toute action innovante, comme par exemple la création de SCIC (société coopérative d’intérêt collectif) ou de tiers lieux, afin de toujours diffuser l’ESS sur le territoire.
Ce volontarisme n’a pas échappé à Andreina Severi et Pauline Ducept, porteuses d’un projet baptisé La Cantina. Créé sous forme d’association, ce restaurant éthique et inclusif confectionnera ses menus à partir de produits frais invendus rachetés aux producteurs et aux magasins bio. Et sa carte des prix, très accessibles, inclura une tarification sociale différenciée.
Les deux jeunes femmes sont en quête d’un local dans l’un des quartiers prioritaires et elles construisent leur projet en bénéficiant des conseils des équipes de la Métropole de Montpellier.
« Notre démarche consiste à lutter contre le gaspillage et créer du lien, en valorisant l’alimentation bio, les circuits courts dans le respect de l’environnement. Or, nous l’avons constaté : avec la Métropole de Montpellier, nous partageons les mêmes valeurs », se félicitent Andreina Severi et Pauline Ducept qui espèrent bien s’implanter sur le territoire de la métropole.
L’émulation circulaire.
