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La sobriété, un booster de performance pour les entreprises

Information mise à jour le 20/10/22

La réussite des entreprises peut-elle être sobre ? Cette question d’actualité était au cœur des Universités de l’Économie de Demain, organisées le 18 octobre à Montpellier. La réponse d’entrepreneurs engagés.

Passer d’une sobriété d’urgence à une sobriété organisée : c’est le message qu’ont passé les entrepreneurs présents à la 2e édition des Universités de l’Économie de Demain le 18 octobre au Corum à Montpellier.
 
Organisées par le mouvement Impact France en partenariat avec la Métropole de Montpellier, ces rencontres s’inscrivaient dans une actualité qui ne laisse guère de choix : entre crise climatique, inflation et crise énergétique, comment les entreprises peuvent-elles rester performantes ? Réponse : en engageant leur transformation sociétale et environnementale.

« Il y a une urgence impérative à agir. Les entreprises, qui sont créatrices de richesses, porteuses d’innovation et de progrès formidables, doivent aussi répondre aux grands défis de notre planète », insistait ainsi Michaël Delafosse, maire de Montpellier et président de sa Métropole, qui mène une politique ambitieuse pour accélérer la transition écologique et solidaire sur son territoire.

Aussi, depuis plusieurs années, le Pôle Attractivité Développement Économique et Emploi de Montpellier Méditerranée Métropole a « à cœur d’accompagner les acteurs économiques à s’engager dans cette transition », ajoutait Isabelle Prévot, directrice du BIC de Montpellier.
 
Le grand débat, organisé pendant ces universités, posait donc la question, centrale : la réussite des entreprises peut-elle être sobre ? Et les entrepreneurs et entrepreneuses, invité.e.s à y participer ont démontré, par l’exemple, que l’engagement sociétal et environnemental est une attente sociétale à laquelle les entreprises n’échappent pas.

 « Nos salarié.e.s ont une démarche forte de quête de sens, de valeurs », remarque Samih Khalef, le directeur France d’Asics, basé à Lattes. « Lorsqu’un dirigeant est en cohérence avec ses engagements, ses équipes donnent le meilleur d’elles-mêmes », complète Jean-Thierry Winstel, le dirigeant fondateur de Bioviva à Montpellier.

Dans ce contexte, la démarche de transformation doit être pensée et totalement acceptée. « La sobriété doit être choisie plutôt que subie », rappelle Pierre Minodier, l’ambassadeur Occitanie d’Impact France , dirigeant d’Artyzen, entreprise d’insertion basée à Clapiers, et signataire aux côtés de 83 autres dirigeants d’une tribune parue le 2 juillet dernier dans Le Journal du Dimanche, appelant à faire de la sobriété un choix collectif. « Être sobre, c’est un choix individuel, mais aussi collectif », confirme Cécile Franc, la CEO de SETS Solution et vice-présidente et pilote impact de la French Tech Méditerranée.

Reste que la sobriété est trop souvent associée à la frugalité, au renoncement. Salomé Géraud, la co-fondatrice du Drive Tout Nu, propose en conséquence d’en modifier la perception : « La sobriété n’est pas une simple addition de moins. C’est aussi plus de justice sociale, plus d’impact et une meilleure répartition de la valeur. Il faut inventer de nouveaux récits qui embarquent les entreprises. »

Mais, au fond, les entreprises auront-elles le choix ? Car le monde financier est en train de changer de regard sur les entreprises engagées, observe Julien Denormandie, ex ministre devenu chief impact officer de la greentech Sweep à Montpellier.

« Certains fonds entrent dans une dynamique de financement des seules entreprises à impact », illustre-t-il.

C’est qu’un règlement européen est désormais entré en vigueur : le SFDR. Destiné à fournir plus de transparence en termes de responsabilité environnementale et sociale au sein des marchés financiers, il encourage ainsi les capitaux à s’orienter vers les initiatives favorables à une économie plus durable. La sobriété est enfin prise en compte. Un atout pour les entreprises engagées !

Regardez la vidéo du grand débat :

Universités de l'Économie de Demain : la réussite des entreprises peut-elle être sobre ?

Universités de l'Economie de Demain : la réussite des entreprises peut-elle être sobre ?